Simon Kearney : América, le rêve américain à la québécoise

« América, ça s’écrit avec un e accent aigu et ça se prononce avec un bon accent québécois ! »

C’est ce que m’a proclamé Simon Kearney, un artiste talentueux qui aborde son œuvre de façon dynamique et innovante, n’ayant pas peur de rire un peu face aux réalités culturelles et sociales de la vie au Québec.

Son dernier album, « América », porte un message important à son audience québécoise : on est capable, nous aussi, d’atteindre les mêmes sommets que nos voisins du Sud.

« Mon but avec cet album, c’était vraiment de dire : vous voyez, on est capable de se réapproprier le rêve américain au Québec, de faire quelque chose d’aussi cool que nos voisins du Sud, » ajoute Kearney.

C’est cette philosophie, couplée avec son appréciation des grands succès du pop américain des artistes comme Bruno Mars, Prince et Dua Lipa, qui a mené Kearney à aborder cet album de façon collaborative, en impliquant de nombreux artistes québécois dans sa composition et production.

« Aux États-Unis, on regarde les crédits d’une chanson d’un hit radio et il y a à peu près une douzaine de collaborateurs. Ils n’ont pas peur de travailler ensemble et de faire un produit encore plus poussé en gang, » explique Kearney, « tandis qu’au Québec, on a une tradition d’auteur-compositeur torturé qui veut écrire sa chanson sur le coin d’une table de chevet. J’avais envie de briser ça et d’aller ailleurs, d’aller justement plus dans un modèle américain pop mainstream sans nécessairement faire de la musique mainstream. »

« C’était vraiment pas facile [de lâcher prise], » ajoute Kearney, « mais, en même temps, je savais que ça allait rapporter. J’avais déjà fait un album où j’étais hyper-contrôlant, et où j’avais une idée claire de ce que je voulais. Là, j’étais comme : on va laisser les choses aller et ça va être plus fun, le produit final. Donc, j’ai fait confiance à ça et, finalement, c’est pour ça que j’aime cet album-là. Oui, c’est mon album, mais, en même temps, il y a plusieurs personnes qui y ont participé, donc c’est rafraîchissant. »

La philosophie est aussi appliquée à la mise en scène, une première pour Kearney qui a recruté l’aide d’un artiste pour adapter le concept « América » à la scène de spectacle. « Je n’avais jamais fait un travail de mise en scène avant. On a fait un drapeau « américain » de six mètres de large avec des fleurs de lys. Il n’y a pas encore de pyrotechnie, mais ça se rapproche de là ! » explique-t-il avec fierté.

Cette semaine, Kearney figurera au programme du Festival international de la chanson de Granby pour la deuxième fois, soit dans le cadre des Fins de soirée du FICG, une occasion qu’il estime sera plus appropriée à son style ludique et énergétique que sa première apparition : « La dernière fois, j’avais fait une vitrine dans une église et on jouait du keytar en bédaine dans l’église, c’était vraiment… ça désonnait. Mais là, dans le contexte d’un afterparty, ça va être vraiment cool. Autant qu’on aime faire des spectacles bien organisés dans des salles, on adore jouer dans des bars et mettre le party dans la place ! »

La soirée promet une expérience musicale mémorable qui verra Kearney bien accompagné lors de sa prestation à la 55ième édition du FICG. « C’est une formation quatuor, » explique-t-il, « Il y a Henry Kinkead à la basse, qui chante, Jeanne Laforest au clavier qui chante super bien et qui a une grande place dans le spectacle, et Gabriel Arsenault, excellent batteur, qui chante aussi. On chante en harmonie et c’est quand même quelque chose de rare que tous les membres du groupe chantent. Ce ne sont pas des versions live des chansons, » ajoute-t-il. « On reconnaît tous les sons. On a vraiment fait un gros travail pour reproduire les sons pour qu’ils soient tous pareils. Je crois que c’est vraiment mon meilleur spectacle et que ça vaut la peine d’aller voir ça. »

L’édition de Les fins de soirée du FICG avec Simon Kearney se déroule mercredi, le 16 août à 21h30 au Bar de la Chaufferie à Granby. Des billets sont encore disponibles, ne manquez pas cette occasion de célébrer la culture populaire québécoise tout en lâchant votre fou à la musique entraînante de ce génie de la musique pop !

Photos: simonkearney.ca